Moni Stănilă
ROUMANIE
Après avoir étudié la théologie à l’Université de Timişoara et à l’Université de Sibiu, Moni Stănilă, née en 1978 en Roumanie, s’est consacrée à la littérature. Elle est l'auteur des recueils Postoi parovoz. Les confessions d’une dogmatiste (2009) et Sagarmatha (2012), lesquels ont tous les deux reçu le Prix de poésie du Ministère de la culture de la République de Moldavie. Elle a également publié un journal intitulé Iconostase (2007) et un roman, Le 4ème (2013). Vit, depuis 2010, à Chişinău, où elle dirige le cénacle littéraire Republica, dont les séances se déroulent à la Bibliothèque nationale de la République de Moldavie
Tu habites une ville surpeuplée. Et il y a éventuellement un marché pas trop loin de chez toi. La fenêtre donne sur une avenue qui envahit ta vie,
qui traverse chacun de tes pores. Tu distingues clairement la toux d'un petit moteur ou bien le sifflement du pot d'échappement des bus… Tu entres dans la première pharmacie et achètes des boules quiès. Tu les comprimes et les enfonces dans tes oreilles. Lorsque les bouchons essayeront de reprendre leur forme initiale, ils fermeront les conduits auditifs de manière étanche.
Ils deviendront un amortisseur monté entre le cerveau et les bruits.
Et toi tu pourras enfin n'écouter attentivement que les voix qui résonnent dans ta tête. Les écouter,
trier,
ordonner.
Il est important de t'allonger dans le lit, les yeux fixés sur le plafond blanc, qui deviendra un
amortisseur monté entre les images qui t'entourent et celles dans ta tête.
Ne pas marcher, du tout.
Puisque les vibrations de tes pas se transmettront
à travers tes os jusqu'à la calotte crânienne.
Et cela ne sera pas agréable.
Tu t'y habitueras avec le temps et t'en réjouiras. Ou bien
un jour tu laisseras tout tomber pour venir ici
sur l'île.
Traduit du roumain par Linda Maria Baros
qui traverse chacun de tes pores. Tu distingues clairement la toux d'un petit moteur ou bien le sifflement du pot d'échappement des bus… Tu entres dans la première pharmacie et achètes des boules quiès. Tu les comprimes et les enfonces dans tes oreilles. Lorsque les bouchons essayeront de reprendre leur forme initiale, ils fermeront les conduits auditifs de manière étanche.
Ils deviendront un amortisseur monté entre le cerveau et les bruits.
Et toi tu pourras enfin n'écouter attentivement que les voix qui résonnent dans ta tête. Les écouter,
trier,
ordonner.
Il est important de t'allonger dans le lit, les yeux fixés sur le plafond blanc, qui deviendra un
amortisseur monté entre les images qui t'entourent et celles dans ta tête.
Ne pas marcher, du tout.
Puisque les vibrations de tes pas se transmettront
à travers tes os jusqu'à la calotte crânienne.
Et cela ne sera pas agréable.
Tu t'y habitueras avec le temps et t'en réjouiras. Ou bien
un jour tu laisseras tout tomber pour venir ici
sur l'île.
Traduit du roumain par Linda Maria Baros
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